Quand le sonnet trébuche
Toujours sur le sonnet, le poète trébuchait
Apprendre le B.A BA, son cerveau refusait.
Les sansonnets moqueurs, lançaient des quolibets
Dans le petit Robert, la rumeur s’amplifiait
Le poète ne sait pas composer un sonnet
Drapés de dignité, les sonnets s’insurgeaient
Des quatrains, des tercets, le poète s’en foutait
L’alexandrin n’était que roupie de sansonnet
Pour le soleil levant, d’amour se consumait
Vers le Fujiyama, ses rêves l’emportaient
La couleur de la neige, sans cesse l’obsédait
La peindre avec ses mots et en faire un billet.
La fleur du cerisier, le chemin lui montrait
Pour attraper les rêves et les lier en bouquets
Par delà les herbes, les fleurs et les forêts.
Aux quatre coins du monde, les pétales s’envolaient
Par myriades blanches, fantassins de la paix
Dans la sérénité d’un beau matin de mai.
Le poète émerveillé traça un trait, deux traits
Sous la plume du vent, les traits se multipliaient
Entre océan et nuages, en ruban s’étiraient
Le poète tendait les bras, l’emmener les suppliait
Mais dans leur course folle, de son chagrin se riaient
Emportés par le souffle, comme des fous s’amusaient.
Le poète pris son pinceau, et brossa à grands traits
A l’encre de chine, vides et pleins parfaits.
Par une nuit de lune, où les étoiles filaient
Sur une feuille de riz, s’alignèrent les couplets.
De leurs dix-sept notes, dame nature chantaient.
Sur la fleur de lotus, les haïkus fleurissaient.
Mireille Héros
Récipro’savoirs
27 avril 2017